Partir en randonnée automnale bien équipé et en marcheur aguerri, c’est bien. Mais savoir reconnaître tous ceux qui gardent leurs couleurs en hiver, c’est un plus ! Voici quelques informations utiles pour ceux qui s’intéressent aux conifères et voudraient apprendre à les reconnaître facilement. L’automne n’est pas encore terminé mais déjà les feuillus se dégarnissent (calvitie saisonnière) : notre regard va donc sur ce qui reste de vert dans la forêt ! Mais d’abord, qu’est-ce qu’un conifère ? Réponse : un végétal qui produit des cônes qui contiennent les graines de la future génération. Vous connaissez sûrement la fameuse pomme de pin ! Autre particularité : les conifères ont des feuilles sous forme d’aiguilles ou parfois d’écailles et la plupart d’entre eux les conservent même en hiver. Ils sont aussi capables de supporter des températures très basses ce qui fait qu’ils sont légion dans le nord canadien déserté par les feuillus. Pour la classification, le moyen le plus simple est d’observer les aiguilles ou les écailles sur un rameau. Voici une liste (non exhaustive) des conifères qu’on retrouve fréquemment sur les sentiers du Québec.
Arbres avec aiguilles rattachées individuellement au rameau :
- Aiguilles courtes (8-15mm) et placées en spirale autour du rameau : épinette (3 espèces au port très similaire)
![]() |
|
- Aiguilles aplaties (15-25mm) disposées sur deux rangs : sapin baumier
![]() |
|
- Aiguilles aplaties (10-20mm) disposées sur deux rangs, rameaux grêles : pruche du Canada
![]() |
Arbres avec aiguilles regroupées en faisceaux :
Deux aiguilles par faisceaux (2-4cm) : pin gris
![]() |
Deux aiguilles par faisceaux (10-16cm) : pin rouge
![]() |
Aiguilles regroupées par cinq (5-15cm) : pin blanc
![]() |
Aiguilles courtes (2-5cm) en touffes de 15 à 60 : mélèze (perd ses aiguilles en hiver)
![]() |
Arbres à écailles :
- Aiguilles remplacées par des écailles aplaties : cèdre ou thuya occidental.
![]() |
|
Arbustes :
Arbuste à écailles de teinte bleuâtre/ turquoise : genévriers (quelques espèces)
![]() |
Arbuste ressemblant à de jeunes sapins d’environ 1 mètre de haut, formant des petites baies rouges (toxiques) : if du Canada
![]() |
Nul besoin de s’aventurer dans des régions éloignées pour observer ces variétés de conifères, ils sont présents un peu partout et on en retrouve même dans les jardins. Mais une bonne connaissance de ces arbres peut parfois faire la différence dans des situations bien particulières. Les Amérindiens, qui en savaient long sur les trésors de la nature, utilisaient certains végétaux à des fins de guérison. Pour la petite histoire, c’est grâce au remède à base de thuya occidental que les Amérindiens sauvèrent l’équipage de l’explorateur Jacques-Cartier d’une épidémie de scorbut (vers 1535 lors de son deuxième voyage). Comme quoi, il est parfois très pratique d’en savoir un peu plus sur la végétation qui nous entoure !
Bonne randonnée !
Jean-Sébastien W. en collaboration avec Etienne Paradis